Au cycle 2, le sens et l’automaticité se construisent simultanément. La compréhension est essentielle au développement de connaissances solides que les élèves peuvent réinvestir et l’automatisation de certaines compétences est le moyen de libérer des ressources cognitives pour qu’elles puissent accéder à des opérations et à des compréhensions plus élaborées.
Toutes les matières sont concernées. En mathématiques, par exemple, la compréhension des différentes opérations est essentielle pour le développement de ces connaissances, que les élèves réinvestissent. En même temps, les connaissances immédiatement disponibles (comme les résultats des tables de multiplication) améliorent considérablement les compétences de ” calcul intelligent “, où les élèves comprennent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Dans le questionnement du monde, la construction des repères temporels suit la même logique : leur compréhension liée à un apprentissage explicite leur permet progressivement de les utiliser spontanément.
La langue française
Au cycle 2, la langue française est l’objet d’apprentissage central. La construction des automatismes et du sens sont deux dimensions nécessaires à la maîtrise de la langue. La maîtrise de toutes les correspondances graphème-phonème, des lettres ou groupes de lettres aux sons et inversement, est un enjeu essentiel de l’apprentissage du français.
La lecture fluide, qui doit être acquise au CP, est la condition essentielle de la bonne compréhension des textes.
La lecture est constamment liée à l’écriture et progressivement au vocabulaire, à la grammaire et à l’orthographe. La langue est un outil au service de tous les apprentissages. La polyvalence des enseignants permet de favoriser les croisements entre les différents domaines d’enseignement, avec un retour régulier sur les apprentissages fondamentaux. Elle permet de développer des projets dans lesquels les élèves utilisent la langue française comme outil de communication, d’abord à l’oral puis à l’écrit, avec des personnes réelles, en rendant compte de visites, d’expériences et de recherches.
Au cycle 2, le concret et l’abstrait s’articulent. Observer et agir, manipuler, expérimenter, toutes ces activités conduisent à la représentation, qu’elle soit analogique (dessins, images, schémas) ou symbolique, abstraite (chiffres, concepts).
Au cycle 2, l’écart entre le langage oral et le langage écrit est important. Ce qu’un élève est capable de comprendre et de produire à l’oral est d’un niveau bien supérieur à ce qu’il est capable de comprendre et de produire à l’écrit. Cependant, le langage oral et le langage écrit sont étroitement liés et, dès le CP, les élèves ont accès à l’écrit, tant en production qu’en lecture. L’écart entre l’oral et l’écrit est particulièrement important dans l’apprentissage des langues vivantes.
Le cycle 2 permet de poser les bases d’un premier développement de la compétence des élèves dans plusieurs langues, d’abord à l’oral. L’enseignement et l’apprentissage d’une langue vivante, qu’elle soit étrangère ou régionale, doivent mettre les élèves en situation de pratiquer la langue et d’y réfléchir. Le travail sur la langue et la culture est indissociable.
Le savoir intuitif
Au cycle 2, les connaissances intuitives sont encore centrales. En dehors de l’école, dans sa famille ou ailleurs, l’enfant acquiert des connaissances dans de nombreux domaines : social (règles, conventions, coutumes), physique (connaissance de son corps, mouvements), langage oral et culture.
Ces connaissances contribuent au fondement de l’apprentissage. Les élèves sont encouragés à comprendre ce qu’ils savent et peuvent faire et à utiliser leur réflexion pendant les temps d’apprentissage.
Au cycle 2, les élèves apprennent à réaliser des activités scolaires fondamentales. Ces activités se retrouvent dans plusieurs leçons et se retrouveront tout au long de la scolarité : résoudre un problème, lire et comprendre un document, écrire un texte, créer ou concevoir un objet. Les liens entre ces différentes activités scolaires fondamentales seront mis en évidence par les enseignants qui souligneront les analogies, par exemple : résoudre un problème mathématique, mettre en œuvre une démarche d’investigation en sciences, comprendre et interpréter un texte en français, recevoir une œuvre d’art.
Au cycle 2, on apprend à justifier rationnellement. Les élèves, dans le cadre d’une activité, savent comment la réaliser mais expliquent aussi pourquoi et comment ils l’ont fait. Il apprend à justifier ses réponses et ses démarches. Cela permet aux élèves de remettre en question et de critiquer ce qu’ils ont fait, mais aussi d’apprécier ce qui a été fait par eux-mêmes ou par d’autres. L’éducation aux médias et à l’information prépare les élèves à l’exercice du jugement et au développement de l’esprit critique.